Au VIème siècle Construction d’un groupe « CATHEDRAL » qui est composé en général de 3 constructions. Un édifice, préexistant, sera retrouvé sous la Cathédrale mais sans pouvoir en préciser la nature. Du XIème siècle au XIIème siècle
Période du développement.Jusqu’à la Révolution (1792), le siège épiscopal de Lisieux sera occupé de façon permanente. Contrairement aux autres évêchés normands, l’évêché de Lisieux s’étend sur un « comté ». Le « Comté de Lisieux », bien que peu étendu, est reconnu par les ducs de Normandie et les rois de France. En 1035, l’Évêque Herbert (1026-1050) entreprend de construire une Cathédrale à Lisieux. Ce dernier détruit partiellement le mur romain afin de pouvoir construire une nouvelle Cathédrale romane plus grande, mais ne pourra l’achever. Son successeur, Hugues d’Eu (1050-1077) cousin de Guillaume le Conquérant (1027-1087) – duc de Normandie et roi d’Angleterre - la termine et la dédicace à l’apôtre Saint Pierre (1064). A l’occasion de la cérémonie de la dédicace et pour combattre une épidémie, il fait venir de Bourges les reliques de Saint Ursin (vers 300 et évêque de Bourges); ces dernières resteront à Lisieux. Un vitrail de la Cathédrale lui est dédié.
La Cathédrale du XIème siècle remplace l’ancien édifice en partie détruit par les Vikings. Elle est implantée sur les vestiges d’un mur antique de construction romaine. Au XIIème siècle, la construction d’une Cathédrale est l’œuvre par excellence de l’évêque. Tous les plans et dessins sont conservés par les chanoines qui s’occupent de la gestion tant financière qu’administrative par le biais d’un organisme spécialement créé : la Fabrique. La Fabrique est une administration puissante car elle est à la fois administration religieuse et seigneuriale. Vers 1387, l’accord conclu entre l’évêque Guillaume D’estouteville (1382-1414) et le chapitre permet de pourvoir aux réparations urgentes. Aux alentours immédiats de la Cathédrale, se trouve depuis le XI è siècle, la demeure de l’évêque ainsi que les maisons des chanoines dont il subsiste encore de beaux exemples, rue Banaston. En 1136, suite à une querelle de succession entre les petits-enfants de Guillaume le Conquérant, les armées de Geoffroy de Plantagenêt attaquent la ville de Lisieux. Les chevaliers bretons, chargés de la défendre, se retirent sur les collines avoisinantes après l’avoir incendiée. Cet incendie détruit la ville et une partie de la Cathédrale. En 1152, selon une tradition, pour prouver que la Cathédrale n’est pas complètement détruite, le mariage d’Henri de Plantagenêt et d’Aliénor d’Aquitaine (1122-1204) s’y serait déroulé. Mais selon les spécialistes, il serait certain que ce mariage fut célébré à Poitiers le 18 mai 1152 Jean 1er (1107-1141) fils de Normand Doyen de Sées commence la reconstruction qui sera continuée par son neveu, l’Évêque Arnoul(1141-1182), Archidiacre de Sées, en 1143. Il en a la volonté et les moyens. Arnoul sera « l’homme » de la Cathédrale comme l’Abbé Suger(1081-1151) celui de la basilique de Saint Denis. C’est un homme savant, un homme politique avisé aussi, ami des Grands de son temps : Henri II de Plantagenêt, Thomas Becket (1162-1170). D’ailleurs, l’évêque Arnoul tentera de réconcilier Henri II de Plantagenêt et Thomas Becket, chancelier d’Angleterre, et archevêque de Cantorbery, Becket s’oppose à la politique du roi et refuse de soumettre la justice religieuse à la justice royale. Finalement en disgrâce, il se réfugiera à Sens. En 1170, sur le chemin du retour vers l’Angleterre, Thomas Becket s’arrête à Lisieux De retour à Cantorbury, le 29 Décembre 1170 les chevaliers d’Henri II assassinent Thomas Becket dans sa cathédrale ; il sera canonisé en1173 . Henri II aide les chanoines à se soulever contre Arnoul avec l’appui du pape qui sera mal informé. En 1182, le pape l’oblige à se démettre de son siège épiscopal. Arnoul se retire à l’Abbaye Saint Victor à Paris où il meurt, réhabilité par le pape. Les travaux s’interrompent brutalement, sans vraiment savoir quel était leur avancement. La reconstruction de la Cathédrale aura été la grande œuvre de l’évêque Arnoul. C’est à cette époque que le nouvel art des arcs-boutants apparaît utilisé pour la première fois en Normandie. Entre 1185 et 1202, les travaux reprennent avec les évêques Raoul de Varneville (1182-1193) et Guillaume Ier de Rupierre (1193-1201); les travaux de la nef, du transept et des deux premières travées du chœur seront ainsi achevés. En 1204, la Normandie est rattachée à la France après que Philippe Auguste remporte la bataille de Château Gaillard. L’Évêque Jourdain du Hommet (1202-1218) reprend les travaux. En 1218, son successeur, Guillaume du Pont de l’Arche (1218-1250) termine la Cathédrale par la tour lanterne, les portails latéraux et les tours de la face occidentale. En 1226, un incendie ravage les parties hautes de l’édifice. Selon certains documents, la cathédrale est terminée en1250. |